• * CES ALIMENTS QUI RENDENT DEPENDANTS

     * CES ALIMENTS QUI RENDENT DEPENDANTS

    Ces aliments qui rendent dépendants

    Chocolat, biscuits, café… difficile de s’arrêter ? Normal, certains aliments agissent comme des drogues… Et cela grâce aux ruses des industriels, qui à coup d’arômes et d’ajouts divers, stimulent insidieusement notre cerveau pour nous rendre accros !


     

     

    1. L’agroalimentaire nous rend accros

     C’est vrai, l’agroalimentaire ajoute à nos aliments des substances, qui bien qu’anodines à première vue... agissent comme de véritables drogues. Ce n’est pas un hasard si les fabricants mettent du sucre là où il ne devrait pas y en avoir : crudités, charcuterie, légumes surgelés préparés, bâtonnets de poissons, pizzas… Ce n’est pas un hasard non plus, s’ils ajoutent du sel et des lipides dans les plats cuisinés, au mépris de notre santé : jusqu’à 2 g aux 100 g (quand nous ne devrions pas dépasser 6 à 8 g par jour). La consommation de sucre stimule les centres du plaisir du cerveau (l’aire tegmentale ventrale et le noyau accumbens). Quant au sel et aux graisses, ils activent les récepteurs des papilles, et augmentent l’intensité du plaisir de manger ! Résultat : on devient dépendants ! 

    2. On nous mène par le bout du nez !

    L’addiction à un aliment passe aussi par son odeur ! Cette dernière, captée par les neurones olfactifs du nez, est transmise au cerveau (zone de l’hypothalamus latéral lointain), d’où est généré un message de plaisir. Conséquence : les industriels ne se privent pas pour ajouter de nombreux arômes (cuminaldéhyde pour le cumin, 1-octèn-3-ol du champignon, l-menthol de la menthe poivrée) dans les aliments (biscuit salés et sucrés, crudités, boisson, yaourt). Des aliments que l’on retrouve ensuite dans la grande distribution, mais aussi dans la restauration ou chez certains commerçants (boulangerie, charcuterie…). Et pour cause : le cerveau assimile goût et odeur. Résultat : le plaisir attaché à un produit nous revient en mémoire dès que nous humons son parfum. 

    3. Le café, puissant stimulant !

    Parce qu’il est riche en caféine, le café peut entraîner une vraie dépendance. "La caféine a des effets stimulants pour le cerveau", explique le Dr Patrick Serog, nutritionniste. En fait, cette substance de la famille des alcaloïdes (la même que celle de la nicotine et de la théine) active la libération de dopamine. Une molécule à l’origine de la sensation de plaisir. Résultat : plus on boit de café, plus on en a envie !
    Quelle est la dose recommandée ? Pas plus de trois tasses de café par jour (Agence française de sécurité sanitaires des aliments). 

    4. Biscuits et bonbons : pires que la cocaïne ?

    Biscuits et bonbons sont très riches en sucre. Résultat : ils exercent un fort pouvoir addictif sur le consommateur. Selon des chercheurs du CNRS, l’addiction au goût sucré serait même supérieure à celle de la cocaïne ! 94 des 100 rats qu’ils ont testés ont ainsi préféré une boisson sucrée à la drogue. Et le plus étonnant c’est que cette préférence pour le sucre a persisté malgré l’augmentation de la dose de cocaïne et après plusieurs semaines d’exposition. En fait, la consommation de sucre stimule les zones du cerveau associées à la sensation de plaisir, les récepteurs dit "opioïdes" (les mêmes que pour les drogues).   . Chocolat : il rend vraiment dépendant !"On peut avoir envie de manger du chocolat parce qu’il fait du bien, qu’il calme les angoisses et les pulsions", explique le Dr Patrick Serog, médecin nutritionniste. Le hic c’est qu’il faut réussir à ne pas dévorer toute une tablette… Parce que plus on en mange, plus notre taux de béta-endorphines (hormones opiacées impliquées dans la sensation de plaisir) augmente. Le chocolat est aussi riche en sucre (surtout celui au lait) et en graisse (surtout le chocolat noir) ce qui lui confère son goût intense et savoureux et renforce son pouvoir addictif ! Enfin, le chocolat contient à de très faibles doses des cannabinoides, des substances chimiques présentes aussi dans le cannabis.
      

    5. Les biscuits apéritifs : irrésistibles !

    95 % des ménages français achètent des biscuits apéritifs à raison de 2 kilos par habitant et par an. Cette consommation en augmentation régulière est préoccupante parce que ces produits sont surtout constitués de sel (parfois jusqu’à 1 g/100 g) et de graisses. Or, "le sel excite l’appétit et favorise la consommation de tous les aliments", explique le Dr Patrick Serog, nutritionniste. Quant aux gras, "il transporte les arômes de l’aliment ce qui renforce la sensation de plaisir", précise le spécialiste. Résultat : quand on met la main dans un sachet de biscuits apéritifs, on a vraiment du mal à s’arrêter  !  

    6. Jus de fruits : l’organisme s’y habitue

    Parce qu’ils sont riches en fructose, les jus de fruits peuvent nous rendre accros ! Ce sucre stimulerait les zones du cerveau associées à la récompense et au plaisir. Or "le fructose est encore plus sucrant que le saccharose présent dans les sodas", souligne le Dr Patrick Serog, nutritionniste. Cela signifie-t-il qu’il est en 

     

    core plus addictif ? "Non, ce sont des addictions différentes. Le goût du fructose n’est pas le même que celui du saccharose", répond le spécialiste. En clair, il y a des accros au saccharose et d’autres au fructose. 

    7. Haro sur la restauration rapide !

    Hamburger, beignets de poulet, frites… Parce qu’ils sont très riches en graisses, en sel, et en sucre, ils peuvent nous rendre accros ! Le Dr John Hoebbel (université de Princeton, Etats-Unis) et la neuroscientifique Ann Kelley (université du Wisconsin, Etats-Unis) ont ainsi démontré que la consommation de ce type d’aliments activait le système dopaminergique, responsable de la sensation de plaisir. Conclusion : plus on en mange, plus on en a envie !

    8. Les produits moins chers sont-ils plus addictifs ?

    Un consommateur sur deux estime que les produits "premiers prix" sont de qualité égale à ceux des marques connues (Credoc). Par ailleurs d’après une étude publiée dans les Cahiers de la nutrition et de la diététique (2007), les produits moins chers ne sont pas plus gras ou plus sucrés que les autres (196 produits testés). Certes, mais les informations concernant la qualité des lipides et des glucides des aliments "premier prix" sont souvent imprécises, voire inexistantes… Et n’oublions pas que le prix d’un produit est fixé en fonction de ses ingrédients. Or, il est moins coûteux pour un fabricant d’ajouter des graisses, du sucre ou du sel (qui en excès peuvent entraîner une réelle addiction), plutôt que d’augmenter la quantité de protéines ou de fibres...  

    9. Aspartame : drogue ou pas ?

    On l’a accusé d’être à l’origine de tumeurs au cerveau, de convulsions, de crises d’épilepsie… et même de rendre dépendant quand il est consommé régulièrement. L’aspartame est-il vraiment à l’origine de ces maux ? Pour le Dr Patrick Serog, nutritionniste, "rien ne prouve aujourd’hui que cet édulcorant favorise la consommation de produits sucrés et qu’il soit addictif". Quant aux autres maux, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a estimé que l’état actuel des données scientifiques ne permet pas d’établir une relation entre l’aspartame et ces troubles. Cependant, elle recommande de ne pas dépasser 40 mg par kilos de poids, par jour.
    A lire aussi : Les édulcorants sont-ils dangereux pour la santé ? 

    Desserts, laitages, chocolat, boissons, chewing gum… Les édulcorants comme l’aspartame, mais aussi le fructose, sont partout ! Ils seraient bons pour la ligne, mais quels sont leurs effets sur la santé ? Certains résultats scientifiques sont inquiétants…

     

     Le fructose mauvais pour le coeur

    De nombreuses études sur des animaux montrent que la consommation de fructose entraîne une transformation des sucres en graisses. C’est un processus tout à fait normal qui permet de faire des réserves. Seulement voilà, le fructose multiplie ce phénomène jusqu’à 15 fois !
    Ce n’est pas un hasard si une étude américaine a démontré en 2007 que ce glucide issu des fruit est mauvais pour le système cardio-vasculaire. D’après ce travail portant sur 23 adultes obèses ou en surpoids âgés de 43 à 70 ans, les personnes qui en consomment régulièrement prennent davantage de kilos, ont plus de cholestérol et de risques de diabète

     

    . L’aspartame facteur de cancers ?L’aspartame est partout : yaourts, bonbons, desserts allégés… Pourtant, le Parlement européen a adopté en 1994 la directive n° 94/35/CE sur les édulcorants. D’après elle, la dose journalière acceptable ne doit pas dépasser 40 mg par kilo de poids corporel par jour. En clair, si vous pesez 58 kg, mieux vaut ne pas dépasser 232 grammes d’aspartame par jour ! Certes, une telle consommation représente une dose importante de desserts. Mais une étude sur des rats (Fondation Ramazzini, mars 2006, Bologne) a mis en évidence une augmentation des tumeurs en cas de consommation équivalente à celle de l’homme... Bien sûr, on ne peut extrapoler ces résultats à l’être humain et le risque n’est pas démontré. Reste un doute gênant concernant sur un produit de plus en plus utilisé par l’industrie agro-alimentaire

     

    . Edulcorants : ils font aussi grossir !Edulcorant n’est pas le synonyme d’allégé… mais de goût sucré ! Ils ne sont pas forcément moins riches en calories. Leurs variantes dites "massiques" ou "caloriques", comme les polyols (sorbitol, mannitol, xylitol, maltitol, isolmalt et lactitol) ou le fructose, sont presque aussi mauvaises pour la ligne que le sucre classique (les premiers pèsent 2,4 cal/g, le second 2,9 cal/g). En clair : trois bonbons à base de polyols équivalent à deux bonbons à base de saccharose.
    - A noter : seuls les édulcorants dits "intenses", comme l’aspartame, la saccharine, le cyclamate, l’acésulfame K n’apportent aucune calorie.

     

     

     Les édulcorants favorisent l’hypoglycémie

    Selon les travaux du Pr John Blundell, directeur du département de psychobiologie (université de Leeds, Etats-Unis) les édulcorants entraîneraient dans l’organisme un manque de sucre, donc des envies irrépressibles. Le déséquilibre entre le goût sucré perçu par notre cerveau et l’apport nul en calorie des édulcorants intenses (type aspartame) pousserait le corps à compenser en augmentant la production d’insuline (une hormone) pour faire face au manque.
    Conséquence : "L’organisme réclame le sucre qui lui manque, d’où une envie de sucré", explique le Dr Jacques Fricker, nutritionniste.

     

    Edulcorants : mauvais pour la digestion !Les édulcorants comme la saccharine, le cyclamate, l’acésulfame K, l’aspartame, l’isomalt, le sorbitol et le xylitol sont recommandés par les associations dentaires, mais attention : ils doivent être consommés avec modération ! Ils peuvent entraîner de sérieuses douleurs et des troubles intestinaux. Pas d’abus, même s’ils ne fermentent pas et n’intéressent pas les bactéries buccales, ce qui limite la formation de carie. Ce sont les bactéries de la plaque dentaire, se nourrissant des glucides fermentés, qui sécrètent des acides corrosifs responsables des caries.

     

     

     Les édulcorants ne font pas maigrir !

    Les édulcorants à eux seuls ne constituent pas un élément déclenchant la perte de poids. C’est vrai, les formules intenses (ex : aspartame) peuvent diminuer l’apport nutritionnel journalier. Si l’on réduit de 10 % ses apports nutritionnels grâce à eux, on peut perdre jusqu’à 200 g par semaine… mais on ne peut pas dire pour autant que ces produits fassent maigrir ! Ils n’ont aucune action sur l’assimilation. En outre, il faut se méfier des nutriments auxquels ils sont mélangés. Exemple : "Les chocolats allégés, à base d’édulcorants, sont effectivement moins sucrés que les produits classiques, mais ils sont plus gras !", précise le Dr Jacques Fricker, médecin nutritionniste
    . Sources - Peter Havel et Kimber Stanhope de l’université de Californie. 67e session annuelle scientifique des associations américaines du diabète, 22-26 juin 2007, Chicago
    - AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments)
    - SSMI (Société suisse de médecine interne)
    - INRA (Institut national de la recherche agronomique)
    - EUFIC (Conseil européen de l’information sur l’alimentation)
     

    10. Pourquoi les sodas font du bien…

    Savez-vous ce que contient une canette de soda ? Environ sept morceaux de sucre et 40 mg de caféine. Or, l’ingestion de ces deux composants favorise comme l’alcool la libération de la dopamine, une molécule responsable de la sensation de plaisir. Résultat : on augmente sa consommation de sodas parce que ça nous fait du "bien" et on devient accro ! Heureusement, comme le souligne le Dr Patrick Serog, nutritionniste, "les gros consommateurs de sodas, c’est-à-dire ceux qui consomment plus de deux litres de sodas par jour, sont rares".

     

     

    11. Des colorants qui boostent les achats ?

    Du jambon rose, du beurre jaune… Aucune étude n’a prouvé les effets addictifs des colorants, mais il est clair qu’ils influencent nos achats. La vue étant l’un de nos sens les plus développés, il n’y aurait rien d’étonnant à ce que nous achetions des produits attirant davantage l’attention… Les couleurs vives sont immédiatement interprétées par le cortex cérébral et rapprochées des couleurs enregistrées dans l’enfance. On nous apprend petit qu’une cerise est rouge, qu’un abricot est orange… Résultat : quand on choisit une glace à ces parfums, on opte pour la plus rouge ou la plus orange. Ce n’est pas un hasard si, surtout dans la grande distribution, de nombreux aliments sont teintés : pâtes, yaourt, fruits au sirop, plat préparé, biscuit apéritif, confiserie !

     

     

    12. L’alcool : une double dépendance

    L’alcool est considéré comme une drogue parce qu’il agit comme tel. Il favorise la libération dans le cerveau de la dopamine. Or cette substance chimique est associée à la sensation de plaisir. Elle entraîne donc une dépendance psychique (l’impression passagère de se sentir mieux) et physique (l’arrêt de sa consommation entraîne des tremblements, une augmentation de la sudation…).
    A noter : l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)recommande de ne pas dépasser trois verres d’alcool par jour pour les hommes et deux pour les femmes.

     

     

    13. Addiction : il y a des solutions !

    Le seul moyen de ne plus être accro, c’est de ne pas résister à ses envies ! Surprenant ? Et bien non ! "Pour réussir à se défaire d’une dépendance à un aliment (attention, ça ne marche pas pour l’alcool), il faut ritualiser sa consommation", conseille le Dr Patrick Serog. En clair, pour se défaire par exemple d’une addiction au chocolat, mangez-en une barre individuelle (30 g) tous les jours et suivez cette recommandation à la lettre ! Surtout quand vous n’en avez pas envie ! "L’addiction diminuera petit à petit", confirme le Dr Patrick Serog.

     

     

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    14. Sources

    - "Savoir manger, le guide des aliments 2008-2009", Dr Philippe Cohen et Dr Patrick Serog, Flammarion, 2008.
    - "Comment perçoit-on les goûts et les odeurs des aliments ?", Institut national de la recherche agronomique (INRA), 2007.
    - "Additifs et arômes alimentaires", Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
    - "Intense Sweetness Surpasses Cocaine Reward", Magalie Lenoir, Fuschia Serre, Lauriane Cantin, Serge H. Ahmed, 2007.
    - "L’alimentation équilibrée", Vidal, 2008
    Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).

     

     

     

     

     

     

     

     

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